11 aliments déclencheurs crise de goutte que vous devez connaître

La goutte, surnommée “la maladie des rois”, est une affection douloureuse causée par un excès d’acide urique dans le sang, conduisant à l’accumulation de cristaux d’urate dans les articulations. Les douleurs atroces qu’elle engendre peuvent grandement affecter la qualité de vie de ceux qui en souffrent. Dans la prise en charge de la goutte, une attention particulière doit être portée à l’alimentation, car certains aliments peuvent déclencher des crises douloureuses.

Imaginez pouvoir prévenir ces crises et réduire leur fréquence en ajustant simplement votre régime alimentaire. Bien qu’il soit important de noter qu’il n’existe pas d’aliments spécifiques qui “déclenchent” directement les crises de goutte, il est indéniable que certains aliments ou groupes d’aliments peuvent contribuer à augmenter considérablement les niveaux d’acide urique dans le corps.

Avant de plonger dans la liste des aliments interdits, il est crucial de comprendre que la goutte est une maladie complexe où l’alimentation n’est qu’un des nombreux facteurs en jeu. Des éléments tels que l’hérédité, l’obésité et les médicaments jouent également un rôle déterminant dans l’apparition des crises.

Dans cet article, nous explorerons en détail les 11 aliments qui peuvent intensifier les niveaux d’acide urique, augmentant ainsi le risque de crises de goutte. En connaissant ces aliments et en adoptant des conseils alimentaires adaptés, vous pourrez mieux gérer la goutte et réduire le risque de ces douleurs insupportables qui vous limitent au quotidien.

1. Les boissons sucrées

Les boissons sucrées doivent être évitées puisqu’elles ont été associées à une augmentation significative du risque de goutte selon différentes études.

Les boissons sucrées sont en réalité encore plus problématiques que les sucreries, car elles sont consommées sous forme liquide. Le fructose contenu dans ces boissons est rapidement absorbé par l’organisme sans être filtré au préalable.

Cela concerne des boissons populaires telles que le Coca-Cola, le Pepsi, l’Orangina, etc.

Mais cela s’applique également à certains jus de fruits ! En effet, les jus de fruits contiennent également une certaine concentration de fructose provenant du fruit lui-même. Par exemple, le jus d’orange a été associé à une augmentation du taux d’acide urique en raison de sa teneur élevée en fructose.

Cependant, la différence avec les boissons sucrées telles que le Coca-Cola est que les jus de fruits regorgent de nutriments bénéfiques pour la goutte et la santé en général, notamment la vitamine C, les antioxydants et le potassium. Ces nutriments peuvent contribuer à contrebalancer les effets néfastes du fructose.

C’est pourquoi certains jus de fruits faibles en fructose et riches en nutriments, tels que le jus de cerise, n’ont pas été associés à une augmentation du taux d’acide urique, mais plutôt à une diminution de celui-ci !

Enfin, il est important de savoir qu’il est possible de consommer les fruits sous forme de “smoothie”. La différence avec le jus de fruit est que le smoothie conserve les fibres du fruit. Ces fibres permettent une meilleure digestion du fructose et favorisent la perte de poids en augmentant la sensation de satiété.

Ainsi, vous pourriez opter pour un smoothie à l’orange, par exemple, plutôt que de consommer du jus d’orange, sans augmenter votre taux d’acide urique dans le sang.

2. L’alcool

Tous les types d’alcool ont été associés à une augmentation du risque de goutte. Cela est dû au fait que l’éthanol qu’ils contiennent a tendance à avoir un impact négatif sur la capacité de vos reins à éliminer l’acide urique.

Cependant, certains alcools sont plus problématiques que d’autres, les voici classés du plus dangereux au moins dangereux :

1. La bière est celle qui présente le plus grand risque de goutte, même si sa teneur en alcool n’est pas particulièrement élevée. Deux bières ou plus par jour multiplient par 2 le risque de goutte par rapport aux non-buveurs.
2. Les spiritueux, principalement en raison de leur teneur élevée en éthanol. Deux verres de spiritueux tels que l’absinthe, le Pastis, l’anisé, l’Armagnac, le Calvados, le Cognac, l’eau-de-vie de fruit, le genièvre, la gentiane, les liqueurs et crèmes de fruits, le rhum, la vodka, le whisky, etc., par jour multiplient par 1,6 le risque de goutte par rapport aux non-buveurs.
3. Le vin rouge et blanc : Deux verres de vin par jour multiplient par 1,4 le risque de goutte.
4. Les alcools “doux” à base de fruits, avec un faible degré d’alcool, n’augmenteraient que légèrement le risque de goutte en raison de leur faible teneur en alcool et de leur contenu en nutriments provenant des fruits. Deux verres d’alcool à base de fruits par jour multiplient par 1,2 le risque de goutte.

3. Les sucreries

Lorsque je parle de “sucreries”, je fais référence ici à tous les aliments transformés issus de l’industrialisation. Cela comprend notamment les gâteaux sucrés tels que les Oreos, les Twix, ainsi que les cookies et les tablettes de chocolat au lait. En bref, tout ce qui est riche en sucre, et plus précisément en fructose !

Il est important de savoir qu’il est toujours possible de consommer des cookies, mais dans ce cas, vous devriez les préparer vous-même en veillant attentivement à la quantité de fructose dans la recette.

Les cookies que vous pouvez acheter dans les boulangeries sont souvent plus frais, plus sains et moins riches en sucres ajoutés que ceux que vous trouverez en supermarché. Même s’ils demeurent relativement sucrés, ces cookies, tout comme d’autres viennoiseries, peuvent être consommés de temps en temps !

4. Les charcuteries

Outre le fait que les charcuteries contiennent une quantité modérée de purines, elles sont surtout très riches en acides gras saturés. Selon des études, ces acides gras saturés sont fortement responsables de la prise de poids et limitent la capacité du corps à perdre du poids.

Étant donné que l’obésité est associée au principal facteur de risque de la goutte, avec un risque 1,84 fois supérieur en cas de surpoids, il est donc essentiel de limiter au maximum la consommation d’acides gras saturés.

De plus, ces mêmes acides gras peuvent également entraver la capacité de l’organisme à éliminer l’acide urique présent dans le sang par les urines.

Les charcuteries que vous achetez en magasin ne sont pas seulement riches en acides gras saturés, elles sont également bourrées d’additifs tels que les nitrites, qui sont utilisés pour améliorer leur conservation et augmenter leur production en limitant la croissance des bactéries.

Cependant, ces additifs ont des effets néfastes sur la santé et des chercheurs ont découvert qu’ils rendent la viande plus cancérigène et peuvent être responsables de la formation de composés cancérigènes dans le corps.

En endommageant votre système immunitaire, ces additifs ont bien évidemment également un impact sur l’apparition des crises de goutte à long terme.

5. Les abats

Les abats désignent les organes des viandes, des poissons et des fruits de mer.

Il est fortement recommandé d’éviter la consommation d’abats, car ils sont très riches en purines. Pour les viandes, leur teneur en purines varie de 120 à 400 mg pour 100 g, le foie et le rein étant les organes les plus riches en purines.

En ce qui concerne les poissons, c’est la laitance et le foie qui contiennent le plus de purines, par exemple la laitance de morue contient 560 mg de purines comparé à seulement 97,9 mg pour la chair de morue.

Vous avez probablement déjà entendu parler des purines, et il est vrai qu’elles sont les principales responsables de la production d’acide urique. Ainsi, plus vous en consommerez, plus votre taux d’acide urique augmentera.

Les abats ne sont pas spécialement riches en acides gras saturés. Cependant, en France, nous avons tendance à consommer des plats tels que le foie gras, qui est produit à partir de canards ou d’oies engraissés, c’est-à-dire gavés de graisse.

Le foie gras est non seulement riche en purines car il provient du foie d’oiseaux, mais il est également très riche en acides gras saturés en raison de l’engraissement des canards ou des oies.

6. Certains fruits de mer et poissons riches en purines

De nombreux fruits de mer et poissons entrent dans la catégorie des “aliments riches en purines” avec une teneur supérieure à 200 mg de purines. À ce stade, il est préférable d’éviter de consommer ces aliments, même s’ils contiennent une bonne quantité de nutriments bénéfiques pour notre santé, notamment en oméga-3.

C’est notamment le cas des suivants :

• Les anchois
• Le hareng
• Le poisson sabre
• Les sardines
• Les crevettes
• La bonite

Cependant, il est important de savoir qu’il existe de nombreux autres fruits de mer et poissons ayant une teneur faible ou modérée en purines que vous pouvez consommer, tels que les coquilles Saint-Jacques qui ne contiennent que 76,5 mg de purines !

Il est donc possible de faire des choix judicieux en privilégiant les fruits de mer et poissons à teneur réduite en purines pour profiter de leurs bienfaits nutritionnels sans augmenter votre taux d’acide urique.

7. Les aliments frits

Les aliments frits peuvent contribuer à la goutte en augmentant l’inflammation générale dans le corps. L’inflammation est un facteur clé dans le déclenchement des crises de goutte. Les acides gras trans présents dans certaines huiles utilisées pour la friture comme l’huile de tournesol, et en particulier ceux frits dans de l’huile à haute température, peuvent également contribuer à l’inflammation.

De plus, lorsque les aliments sont frits, ils perdent de l’eau et absorbent de la graisse, ce qui augmente leur teneur en calories et en matières grasses, favorisant ainsi l’obésité qui est un facteur de risque important pour la goutte.

Enfin, Les acides gras trans contenu dans la friture sont associés à une augmentation du mauvais cholestérol LDL, ainsi qu’à un risque accru de maladies cardiovasculaires.

Lorsque votre santé cardiovasculaire est compromise, la circulation sanguine peut être ralentie, ce qui affecte également l’élimination de l’acide urique par les reins. Une élimination plus lente de l’acide urique peut entraîner une accumulation dans le corps et favoriser la formation de cristaux d’urate, déclenchant ainsi des crises de goutte.

Il est préférable de privilégier des huiles plus saines comme l’huile d’olive et des méthodes de cuisson plus saines, comme la cuisson au four, la cuisson à la vapeur ou la cuisson à la poêle avec peu de matières grasses.

8. Les aliments séchés

Les aliments séchés sont à éviter en raison de leur teneur généralement plus élevée en purines ou en fructose.

C’est le cas des poissons séchés, qui contiennent une quantité nettement supérieure de purines par rapport aux poissons crus. Par exemple, la bonite séchée contient 493 mg de purines pour 100 g, tandis que la bonite fraîche n’en contient que 211 mg.

Cette différence s’explique par le fait que lors du processus de déshydratation, les poissons perdent une grande partie de leur eau, mais pas leurs purines. Ainsi, on obtient un poisson séché très concentré en purines.

Le même principe s’applique aux fruits secs, à la différence qu’il ne s’agit pas d’une concentration plus élevée, mais plutôt d’une concentration plus élevée en fructose.

Par exemple, les raisins secs contiennent 31,6 g de fructose pour 100 g, alors que les raisins frais n’en contiennent que 8,2 g pour 100 g.

Bien que le processus de séchage préserve les nutriments des fruits, il reste néanmoins un aliment très riche en fructose et donc à éviter.

Il est à noter que vous pouvez tout de même consommer des aliments secs tels que les lentilles que l’on trouve en supermarché, car en les cuisinant, ces aliments seront réhydratés et seront donc beaucoup moins concentrés en purines.

9. Les aliments transformés (industriels)

Selon une étude, une consommation équivalente à 20 % des repas de la journée composés d’aliments transformés (issus de l’industrialisation) augmenterait le risque de goutte d’environ 13 %. Cette augmentation du risque pourrait être attribuée aux acides gras trans présents dans ces aliments, qui ont été associés à une augmentation du mauvais cholestérol LDL et à un risque accru de maladies cardiovasculaires.

Lorsque votre santé cardiovasculaire est affectée, la circulation sanguine dans votre corps peut être ralentie, ce qui entraîne une élimination plus lente de l’acide urique. Cela peut entraîner une augmentation de votre taux d’acide urique et, par conséquent, augmenter le risque de goutte.

Il est donc recommandé d’éviter les aliments transformés autant que possible. Ces aliments sont souvent riches en graisses saturées, en acides gras trans, en sucres ajoutés et en sel, ce qui peut avoir un impact négatif sur votre santé en général.

Il est préférable de privilégier une alimentation composée d’aliments frais, non transformés et riches en nutriments. Cela comprend des légumes, des fruits, des céréales complètes, des protéines maigres et des graisses saines, telles que celles présentes dans les avocats et les noix.

10. Certains compléments alimentaire

Certains compléments alimentaires présentent une teneur en purines extrêmement élevées.

C’est notamment le cas de :

Des recherchent supplémentaire sont nécessaire pour connaître la raison derrière la quelle ils sont si riches en purines. Mais en tout cas, une chose est sûr, il vaut mieux rester à l’écart de ces suppléments en cas de goutte ou d’hyperuricémie.

Cependant, certains compléments alimentaires se révèlent particulièrement bénéfiques pour traiter la goutte, notamment ceux à base de fruits rouges, reconnus pour leurs propriétés anti-inflammatoires et leur richesse en antioxydants. En effet, des composants antioxydants tels que les anthocyanes présents dans les fruits rouges sont capables d’inhiber l’activité de la xanthine oxydase, une enzyme responsable de la production d’acide urique, contribuant ainsi à réduire le risque de crises de goutte.

11. Les céréales et autres aliments riches en glucides

La surconsommation de glucides peut déclencher une crise de goutte en raison de leur impact sur les niveaux d’acide urique dans le corps. Lorsque nous consommons des glucides, ils se transforment en glucose, ce qui stimule la libération d’insuline. L’insuline favorise le stockage des graisses et inhibe l’élimination de l’acide urique par les reins.

Par conséquent, une consommation excessive de glucides peut entraîner une augmentation des niveaux d’acide urique dans le sang. L’acide urique se cristallise ensuite et forme des dépôts d’urate dans les articulations, provoquant des crises de goutte douloureuses.

De plus, une consommation excessive de glucides peut contribuer à la prise de poids et à l’obésité, qui sont des facteurs de risque majeurs pour le développement de la goutte. Le surpoids exerce une pression supplémentaire sur les articulations, favorise l’inflammation et aggrave les symptômes de la goutte.

Vous pouvez toujours consommer des aliments contenant des glucides tels que les pâtes, le riz et le pain. Cependant, il est recommandé de limiter leur consommation à moins de 200 g par jour.