Dans le monde des boissons rafraîchissantes, le Coca-Cola occupe une place de choix depuis des décennies. Cette boisson pétillante et sucrée est devenue une icône mondiale, présente sur les tables de millions de personnes à travers le globe. Cependant, derrière cette popularité se cache une question intrigante et controversée : le Coca-Cola pourrait-il être lié aux crises de goutte ?
La goutte, une forme d’arthrite caractérisée par des douleurs articulaires aiguës et une inflammation, est souvent associée à une alimentation riche en purines. Ces composés se retrouvent généralement dans des aliments tels que la viande rouge, les fruits de mer et certains types de boissons.
Mais qu’en est-il du Coca-Cola, l’une des boissons les plus consommées au monde ? Dans cet article, nous explorerons les éléments de cette controverse et examinerons les liens potentiels entre la consommation de Coca-Cola et le déclenchement des crises de goutte. Accrochez-vous, car nous plongeons au cœur d’un débat qui pourrait changer la manière dont nous percevons nos boissons préférées.
Le Coca-Cola peut-il provoquer des crises de goutte ?
Lors d’une étude qui a duré 22 ans, des chercheurs ont suivi le cas de 78,906 femmes pour étudier la relation entre la consommation de boissons sucrées tels que le Coca-Cola et le risque de goutte.
Ils ont découvert que plus les gens buvaient de soda sucré, plus ils avaient de risques de développer la goutte. Ceux qui buvaient un verre de soda sucré par jour avaient 74% de risques supplémentaires de développer la goutte que ceux qui en buvaient moins d’un par mois. Et ceux qui en buvaient deux verres ou plus par jour avaient 139% de risques supplémentaires.
Le risque de goutte était moins élevé que les autres sodas pour la consommation de Coca Cola classique, Pepsi ou autre cola avec du sucre. En effet, le risque de goutte augmente de 29% chez ceux qui buvaient un verre de Cola par jour et de 97% pour deux verres ou plus par jour.
De façon surprenante, le risque de goutte a diminué de 29% chez ceux qui buvaient entre 2 à 4 verres de Cola par semaine. Nous verrons par la suite de cet article ce qui peut expliquer cela.
Ils ont également constaté que la consommation de jus d’orange était également associée à un risque de goutte supplémentaire de 41% .
En revanche, les boissons sans sucre n’étaient pas associées à un risque accru de goutte.
Pourquoi le Coca-Cola est-il néfaste pour la goutte ?
Pour commencer, pratiquement tous les sodas renferment du sirop de maïs à haute teneur en fructose (HFCS), et le Coca-Cola ne fait pas exception.
Le HFCS se décline en deux compositions : le HFCS-42, composé de 42 % de fructose et 58 % de glucose, ainsi que le HFCS-55, composé de 55 % de fructose et 45 % de glucose.
Dans tous les cas, le HFCS présente une concentration élevée en fructose, et diverses études ont mis en lumière le fait que le fructose accroît rapidement la production d’acide urique en libérant des composés chimiques appelés purines.
Étant donné que le fructose est un type de sucre absorbé rapidement par l’organisme, et que les sodas en contiennent en grande quantité sous forme liquide, le taux d’acide urique augmente en flèche seulement quelques minutes après avoir consommé un soda.
Lorsque le corps ne parvient pas à éliminer suffisamment rapidement cette augmentation soudaine d’acide urique dans le sang, celui-ci s’accumule dans le sang jusqu’à former des cristaux d’urates, pouvant déclencher une crise de goutte.
En conséquence, de plus en plus de personnes souffrent de la goutte depuis l’arrivée des sodas riches en fructose sur le marché, comme en témoigne un graphique issu d’une étude scientifique.
D’autre part, le fructose contenu dans ces boissons provoque des pics d’insuline, étant rapidement absorbé dans le sang. Des études ont également démontré que la consommation de sodas est associée à un risque accru d’obésité, de résistance à l’insuline, d’hypertension, de syndrome métabolique, de diabète, et bien sûr, de goutte.
Ensuite, il est important de noter que les sodas ont un effet acidifiant dans le corps. Le Coca-Cola est encore plus acidifiant que la plupart des sodas, car il contient une quantité notable d’acide phosphorique (57,6 mg pour 100 ml).
Quel est le lien avec la goutte ? Eh bien, des études ont démontré que la goutte se développe davantage dans un environnement acide (pH < 7) et est rarement observée dans un corps alcalin (pH > 7).
En effet, un régime riche en aliments alcalins (pH > 7) tels que les légumes et les fruits permet une élimination rapide de l’acide urique, tandis qu’une alimentation très acide augmente l’acidité de l’urine, rendant plus difficile l’élimination de l’acide urique. Les cristaux d’urates sont également dissous plus lentement dans le sang lorsque notre corps est trop acide.
Ci-dessous, nous avons répertorié quelques coupables très acides qui abaissent les niveaux de pH de l’urine et du sang :
- Coca-Cola (pH = 2,5)
- Fanta (pH = 2,7)
- Sprite (pH = 3,3)
- Bière (pH = 2,5)
- Café (pH = 4,0)
- Produits cultivés avec des pesticides ou des herbicides
- Sucre de maïs à haute teneur en fructose (HFCS)
Maintenant, nous avons vu plus haut que les boissons au Cola tels que le Coca-Cola et le pepsi diminuent le risque de goutte avec 2 à 4 verres par jour, comment cela peut s’expliquer ?
Eh bien, les chercheurs pensent que cela serait dû à la concentration en caféine contenu dans ce type de boisson. En effet, des études ont montré que la caféine pouvait réduire considérablement le risque de goutte en inhibant la xanthine oxydase, l’enzyme responsable de la production d’acide urique.
Même si la consommation de quelques verres de Coca-Cola par semaines ne semblent pas augmenter le risque de goutte grâce à la caféine, il est tout de même recommandé d’éviter ces boissons et de consommer du café à la place qui ne contient pas de fructose et qui est riche en caféine.
Les alternatives saines au Coca-Cola
La consommation excessive de sodas, en particulier de Coca Cola, peut être néfaste pour la santé, notamment en contribuant aux risques de crises de goutte. Cependant, adopter des alternatives plus saines peut non seulement aider à réduire ces risques, mais également favoriser une meilleure santé globale.
1. Opter pour des boissons non sucrées
Des études ont montré que les sodas sans sucres n’augmentent pas le risque de goutte. Remplacer les sodas sucrés par des alternatives non sucrées peut constituer un premier pas crucial. Des boissons comme le Coca-Cola zéro, l’eau pétillante naturelle, le thé non sucré ou les infusions offrent des options rafraîchissantes sans l’excès de sucre et les additifs présents dans les sodas.
2. Opter pour du café
La consommation de plus de 4 tasses de cafés par jour diminuerait le risque de goutte d’environ 63% chez les femmes et de 40% chez les hommes. Il est donc recommandé d’en consommer régulièrement mais avec modération tout de même puisque la caféine peut créer une dépendance et des effets néfastes sur le long terme lorsqu’elle est surconsommée.
3. Prioriser les boissons riches en antioxydants
Les antioxydants présents dans certaines boissons peuvent contribuer à réduire le taux d’acide urique et l’inflammation, un élément clé dans la gestion de la goutte. Le concentré de jus de cerise à raison d’une cuillère à soupe deux fois par jour pendant 4 mois a réduit le nombre de crises d’environ 5 à 1,5 sur une période de 4 mois selon une étude.
Ce serait justement grâce à l’anthocyanes, un composant contenus dans les cerises qui présente des propritétés antioxydantes et anti-inflammatoires.
D’autres boissons riches en antioxydants incluent les jus de fruits rouges tels que le jus de raisins, de fraises mais également le thé en particulier le thé noir.
4. Opter pour des boissons à base de lait
Une étude a montré que les produits laitiers tels que le lait de vache et le lait végétal peuvent réduire le risque de goutte de 44% !
Cela peut s’expliquer par le fait qu’ils sont riches en probiotiques et contiennent des composants anti-inflammatoire capables d’inhiber la réaction d’inflammation suite à l’apparition des cristaux d’urate.
5. L’eau citronnée
L’eau citronnée est une option hydratante qui peut apporter une touche de saveur sans les inconvénients des sodas. Le citron peut également avoir des propriétés alcalinisantes qui peuvent aider à maintenir l’équilibre acido-basique dans le corps, potentiellement bénéfique pour ceux sujets à la goutte.
6. Les infusions de thé
Les infusions à base de plantes, telles que la menthe poivrée ou la camomille, sont non seulement apaisantes pour le système digestif, mais sont aussi riches en composants anti-inflammatoires et contribuent donc à la réduction de l’inflammation chronique associé aux crises de goutte.
7. L’eau
Outre le remplacement des sodas par des alternatives plus saines, l’importance de l’hydratation avec de l’eau ne peut être soulignée suffisamment. L’eau contribue à diluer l’acide urique dans le corps, aidant ainsi à prévenir la formation de cristaux responsables des crises de goutte.
Selon une étude réalisée par la faculté de médecine de l’université de Boston, les personnes qui consomment plus de huit verres d’eau par jour ont connu une réduction de 48 % des crises de goutte par rapport à celles qui boivent un verre d’eau ou moins par jour.
Conclusion
En résumé, l’ensemble des sodas présente des effets néfastes, accroissant le risque de goutte en favorisant la production d’acide urique, principalement en raison de leur teneur élevée en fructose. Néanmoins, la consommation de sodas sans sucres ne semble pas associée à une augmentation du risque de goutte. De plus, une consommation de quatre verres ou moins de sodas au cola par semaine ne semble pas accroître ce risque.
En prenant cela en compte, il est donc recommandé de limiter la consommation de Coca-Cola à moins de quatre verres par semaine, de privilégier les sodas sans sucres, voire d’éviter totalement leur consommation et de se tourner plutôt vers des alternatives plus saines, telles que le café et le jus de cerises.